Vous êtes mort. C'est un fait dont vous êtes conscient au plus profond de votre être, de ce qui vous compose et chaque atome vous hurle que c'est irrémédiable. Comment ? Pourquoi ? La réponse vous appartient. Vous viviez dans le monde actuel, une humanité en tout point semblable à la nôtre, une vie peut-être risquée, peut-être mouvementée, peut-être simple. Une vie qui vous appartenait, dont vous profitiez malgré tout, ou peut-être attendiez-vous votre dernier souffle avec impatience.
Des raisons multiples, des chemins infinis, vous êtes la clé de tout. Et puis la fin, la dernière lueur de vie, soufflée de votre corps, telle la flamme d'une bougie lors d'un anniversaire. Le néant, dans son immensité, vous enlace tendrement. Comme si vous lui aviez toujours appartenu finalement. Et dans ce vide intersidéral, une voix retenti, féminine assurément. Douce, calme, cajoleuse. Elle vous borde comme lorsque vous étiez dans le ventre de votre mère, elle vous rassure face à votre panique de ce qu'il est en train de se produire.
Cette voix porte un nom, un nom qui signifiera le début de votre nouvelle vie, de cette chance qui vous est à nouveau offerte... Letha.